lundi, janvier 30, 2006

You're no fun etc...

[ - Bald ! Bald ! Bald ! Bald ! Bald !
-My eyes ! ]


Eh bien c'est officiel.
En fait non rien n'est officiel, c'est juste que je trouvais cette photo inspirante, au final, non, mais bon je l'ai mise.
J'ai toujours ( non pas toujours, mais ça fait beaucoup plus concerné. Et puis si je dis "ça fait deux minutes que...", l'effet n'est pas le même, vous êtes beaucoup plus impatients de savoir ce que j'ai toujours, hein ? ) rêvé ( voilà, je vous ai dévoilé pourquoi les deux minutes ne marchaient pas, je ne peux pas décemment dire que je rêvais pendant les deux dernières minutes ) de faire une de ces notes boulversantes, conceptuelles, avec plein de virgules, d'espaces et de crochets qui vous font dire Wouah, qui font réfléchir mais pas trop. Le genre de choses qui répare la connexion, qui vous fait lever les yeux de la table, un peu comme Ize of the World, la chanson manufacturée par excellence, choc, rebelle et compagnie, mais qui, au final, m'a quand même ( la photo est super pixellisée non ? ) fait lever les yeux de la table. Mais ça ne sera pas celle là, celle là est juste comme les autres, un moment d'ennuis retranscrits avec mes petits doigts agiles sur un clavier.
Je viens également de me rendre compte que j'ai tendance à corriger les gens quand ils disent "banals", je prends un air sérieux et je lance "banaux" et après je me rends compte que je suis idiote, et j'espère que personne n'a entendu.
Ca vous a boulversés ?
Non, bon, tentative ratée.
Alors je suis déprimante, gardons les bonnes habitudes, j'ai l'impression d'être seule au monde. Je n'en suis pas encore au point de maquiller un ballon de volley avec l'intérieur de mes veines, mais presque. Un jour, quand je serai grande, je ferai en sorte d'abolir la neige en Grèce afin que personne ne se retrouve obligé de rester seul chez lui pendant six jours et de se heurter à l'évidence qu'il n'a toujours fait aucun ami-sortie de qualité. Je suis arrivée à être invitée à une fête en octobre, j'étais nulle. J'ai du sortir une fois au ciné et une fois dans le quartier commerçant avec l'egyptienne, mais je n'en tire pas vraiment de fierté comme je devrais le faire si j'étais la même qu'avant.
J'ai 14, je suis censée avoir des amis, je suis censée ne pas "me prendre la tête". Je suis censée être amoureuse du chanteur de Vegastar. Je suis ringarde. Je suis pauvre. Je suis bigleuse. J'ai réussi à le chacher toutes ces années mais maintenant on m'a démasquée, je suis super looseuse ( c'est nul ça ). Tout le monde commence à s'en rendre compte et moi je reste assise, les jambes croisées, un peu comme ceux qui sentent mauvais et qui errent au milieu de la cours en répendant leur odeur putride tout en se demandant pourquoi ils n'ont pas d'amis. Je n'ai rencontré qu'un seul spécimen, bien au dessus de mon niveau, j'admets, mais idéal pour démontrer combien on incarne bien le pathétisme. C'était Jérémy, il était sourd, corpulent, asociable, brun méché blond avec une tendance pour le regressage assez poussée. Il habitait à Turin, près de Lyon, et comme j'ai toujours été conne, je lui demandais si ça faisait pas trop loin de l'Italie à ici pour venir au collège. Et comme il était sourd, il comprenait pas que je me moquais de lui. Il tendait son oreille vers moi et faisait "hm ?" à la façon d'un vieux gateux. A la fin de l'année, il m'a confié qu'il comptait devenir gothique, il commençait à mettre des longs manteaux noirs et des bracelets piquants, tout le monde s'est accordé à dire que ses chemises trop petites et ses pulls de Noël nous manquaient. Le problème avec lui, était que c'était franchement le plus versé dans le cul de nous tous. Il avait battu le record de demandes cochonnes et d'aveux concernant ses fantasmes. Il se mettait torse nu pendant les sortie et on pouvait presque voir la bulle sortir de sa tempe et qui disait "qu'est-ce que je suis sexy".
Même pendant les exposés en latin, il ne faisait rien pour se rendre plus discret, il marchait de long en large devant le tableau et jouant avec ses mains et en parlant trop fort parce qu'il ne s'entendait pas. Et comme j'ai toujours été conne, je posais des questions connes, et quand il s'approchait de moi en me tendant son oreille, je bafouillais "non rien". On était assez méchants avec lui, même si on ne le persécutait pas. Mais il avait cette tendance à rejeter ses cheveux en arrière, en maths, pendant cette période où j'étais assise à côté de lui, dès qu'il le faisait, je me retournais vers ma copine avec un sourire de peste et on pouffait le moins discrètement possible. Je pense à Jérémy parce qu'il était indubitablement détestable, et pourtant, il avait cette confiance en lui indestructible, qui participait à notre méchanceté.
Je suis un peu pareille, je suis cynique. Et les cyniques solitaires sont les plus pitoyables.
Ils critiquent et au final, sont seuls.
Je critique et je suis seule.
Je critique les bimbos, les gothiques, les moches, les beaux, les gentils, les chiants, les discret, Jérémy.
Mais, avis à ceux qui envisageraient de me lancer des raquettes de ping pong à la figure avec, comme réponse à "qu'est-ce que tu as contre moi ?" un "qu'est-ce que tu as contre tout le monde ?" cinglant :
Mon dédain est de la timidité, ma distance est de la peur, mes critiques sont de la jalouserie, mon silence est cette impression douloureuse que quoi que je fasse, je serai toujours en dessous de vous, en dessous de la sympathie ambiante et de la facilité avec laquelle les jeunes s'abordent, en dessous de ce que doit être un adolescent aujourd'hui. Un mec cool qui se "prend pas la tête", qui a sa bande, qui aspire à pas plus que d'être avec les autres.
Moi, je suis Jérémy, j'ai de l'estime pour moi, mais quand je sors pour faire face au monde, je me rends compte que ça sera, quoique je fasse, toujours en dessous.
Parcontre, il faudrait qu'on me dise si Pete Doherty est bien en prison parce que quite à cafarder, autant que ce soit sur un problème de premier ordre.

jeudi, janvier 26, 2006

Welly, welly, welly, welly, welly, welly, well.


C'est la honte de n'avoir aucune réaction à une note où je les autorise gracieusement.
Et bien comme dirait Alexandre de Large : se référer au titre, je vais quand même pas le copier encore une fois, j'ai ma dignité.
Puisque mes histoires à l'eau de rose qui se passent la nuit et auxquelles on ne comprend rien ne vous intéressent pas, je vais faire la météo, voilà, vous l'aurez voulu. Donc il a neigé mardi, il a neigé mercredi, il y a eu du soleil aujourd'hui et il n'y a plus de neige par terre. Il n'y a pas eu d'école mardi ( je ne savais pas, j'y suis allée, maudi soit mon cerveau français ), il n'y a pas eu d'école mercredi ( je n'y suis pas allée, j'aime les grecs ), il n'y a pas eu d'école aujourd'hui ( non plus ) et il n'y en aura pas demain ( je n'irai pas non plus, j'en ai décidé ainsi ). Il n'y aura pas d'école ce week-end, et lundi non plus parce que lundi, c'est la fête des écoles en Grèce, et que le jour de la fête des écoles, on ne va pas à l'école.
Tout le temps que ça me laisse pour déprimer et pour soigner le développement de mes maladies imaginaires. Trop de temps, je devrais plutôt le passer à errer dans les rues d'Athènes et à revoir le taux de beaux garçons au m² RAAAH, j'avais dit que j'arrêtais avec ça.
En ce moment, les Clash sont beaux. Oui, je sais que ça fait 20 ans qu'ils ne sont plus beaux. Quoique non, je dis des bêtises, non seulement c'est un des seuls groupes où tous les membres sont beaux, mais c'est surtout un de seuls groupes où ils ont tous vieilli avec classe. Aah, ce groupe m'ennivre, ils sont parfaits.
Et puis voilà, vous n'aviez qu'à réagir sur le post d'avant, maintenant je replonge dans mes vieilles habitudes de groupie, je m'étais jurée de ne plus jamais dire que tel garçon était beau, ici, et là, hop, entre la météo et la signature, l'air de rien, je pêche 4 fois de suite avec des hommes tous nés avant mon père dont un mort, un drogué, un peintre et un chauve. Donc au fond, c'est la faute de ce néant que je viens vérifier quinze fois par jour si je retombe dans une mer de groupititude et de rires nerveux devant les vidéos de l'objet du désir. Et puis arrêtez de me disputer, avouez que les Clash sont ultra sexy tous les quatre, sans exception.
Et puis pour finir, n'oublions pas Pete Doherty, qui a plaidé coupable pour détention de drogue et qui va peut-être aller en priso. Gooood, ça serait le chaos.
Pete is 26, on "Who the fuck is Pete Doherty" a journalist mentioned how Rock Stars seem to have a tendancy to die at 27. I guess by this time next year we'll know if Pete is a real rock star or not.
Et puis si il mourait aussi. Ils sont peut être beaux quand ils sont morts mais il nous faut notre compte d'icônes de beauté à défaut d'avoir des icône musicales, dans nos pauvres années 2000 si pauvres en tout. Oui, oui, moi ça me fait très peur de vivre en 2005. Mais je vais raconter ça le jour où je n'aurai pas trop la flemme, et comme j'arrive enfin en bas de la photo, ce serait dommage d'engager un autre pavé maintenant que je suis délivrée de mes obligations.

Joe Strummer, encore un qui se sera tiré avant que j'ai pu jouir de vivre en même temps que lui.

lundi, janvier 23, 2006

Fool of everyone


Je crois que je hoche la tête. Il se lève et ouvre la porte. C’est tellement étrange. Il fait clair dans le hall, il y a une grande baie vitrée sur le plafond qui donne directement sur le ciel, et en dessous de la fenêtre, il y a les escaliers, il passe devant et descend les marches tout doucement, il se tient à la rampe et ressemble à une toute petite chauve souris, ses bras étendus révèlent la stupide largeur de son manteau. Du haut de mes quelques marches de plus, j’observe sa tête et je me dis qu’il n’a pas beaucoup de cheveux, je manque de glisser sur le bout de son manteau et il se retourne en me souriant, quand je m’agrippe à la rampe, juste à sa hauteur, « pardon ». On traverse la grande cuisine sans bruit, elle est aussi illuminée, je n’ai jamais vu une nuit comme ça. Je vois le vieux chat de la gouvernante dormir entre la cafetière et le poivre, ses yeux ne brillent pas dans la nuit, ils sont fermés. Dommage, il ne manquait que cela pour que le tableau soit définitivement parfait. Les deux jeunes inconnus s’enfuyant dans la nuit, le petit garçon devant, la grande solitaire derrière, méfiante, et l’animal, symbole de l’autorité qui les observe, sans rien dire.
J’aurais même pu en faire une analyse.
A une époque je savais bien faire les analyses.
Il ouvre encore la porte, cette porte est blindée et elle fait un bruit affreux, comme un ressort qui se détend, en beaucoup plus grave et beaucoup plus crispant, je me demande de quel côté la gouvernante regardera si elle est réveillée par le bruit, je pense qu’il faut mieux sortir par la rue. Je méprise les dessins qui sont collés sur la porte, je méprise la fenêtre ouverte et l’ascenseur, je méprise les graviers dans la cours et je méprise le portail automatique. Je vois ses mains qui traînent un peu derrière lui, il est habillé tout en noir et de derrière, c’est la seule chose blanche, qui ressort, c’est comme un appel à les prendre et à ne plus les lâcher. Ses pas résonnent un peu sur le vieux seul de pierre de l’entrée, pas les miens. Je passe devant lui et nous sommes dehors. L’air frais me donnerait presque envie de pleurer, les lampadaires dégagent une lueur orangée qui éclaire la grande avenue suivant les ombres des feuilles des platanes. Le ciel est tout rose, c’est la pollution, je me dis. C’est assez rassurant. Il a ralenti le pas, il se met à ma hauteur.
Quelques voitures passent et ça me rend plus heureuse à chaque fois.
-Vous ne dormez jamais ?
-Pas vraiment.
-C'est-à-dire ?
Je n’ai pas vraiment envie de connaître la réponse.



Extrait. Critiques et chèques bienvenus.

vendredi, janvier 20, 2006

Before our innocence was lost

[ I hate the all, I hate them all
I hate myself
For hating them
I drink some more
I’ll love them love
I’ll drink even more
I’ll hate them even more that I did before]


Cette vidéo m'obsède.
Bon évidemment, il a fallu que ça implique encore un mort. Ca en fait deux, ça commence quand même à devenir inquiétant, mais il faut dire que Joe Strummer avait quand même terriblement la classe. La façon dont il s'agite devant son micro vaut presque l'harmonica de Pete Doherty ( je sais que je mérite dêtre pendue sur la place publique pour avoir dit ça, mais j'assume ). Autant c'est affolant cette obsession que j'ai pour les morts de préférence nés avant 1957, autant mon obsessions pour les garçons tout court a de quoi exaspérer n'importe qui. OUI, je sais, je ne parle de que de ça, mais il faut bien se rendre à l'évidence, je ne pense qu'à ça, aussi. Rien qu'en y pensant, sans me concentrer je peux penser à ... Georges, Nicolas, le garçon du casier ( surnommé Dick ), A. ,le garçon du bus qui ressemble à Georges en plus petit, la totalité des terminales, tous ces lycéens qui sont là quand on joue au Ping-Pong le jeudi, le cousin de Georges, oui, plein de garçons qui déclenchent mon 'il est trop beau' légendaire. A côté de ça, le jour ou j'irai jeter un mouchoir aux pieds d'un d'eux est plutôt de l'ordre du 'jamais'. Il faut dire que je jubile quand un beau terminale me renvoie la balle de ping pong que j'ai oh ! oublié de rattraper, je jubile un peu moins quand je n'arrive pas à recevoir la balle et que je termine à quatre pattes, à la rehcerche de la coupable, sous une table, et par la même occasion, sous les yeux affligés du lycéen en question. Bon, et après tout, il n'y a pas de mal à ne jamais ouvrir la bouche en leur présence tant que ça me suffit d'agir comme la plus primaire des groupies, je me contente de ce que j'ai. C'est à dire, un manque de discussion et une misanthropie de première main. Ca commence du reste à me poser des problèmes en rédaction, ou la prof nous a joyeusement demandé d'imaginer un dialogue entre Esmeralda et Quasimodo, mis à part le fait que je n'en ai absolument rien à faire, de ces deux là, je suis juste incapable de tenir une discussion en vrai, alors l'imaginer pour les autres, et en plus sur papier, avec variation de verbes de parole et cie, très peu pour moi. J'avais fait un petit poème à la fin du genre "Il souffla sur les bougie / Elle se retourna dans son lit / Il ferma la porte derrière lui / Elle murmura "bonne nuit"" mais je trouvais ça niais, alors j'ai conclu que Quasimodo était content de ne plus être seul. Mais j'ai persévéré, Esmeralda lui a quand même souhaité une bonne nuit dans son sommeil. En parlant de panique devant une feuille blanche, je dois déclarer que même en révisant ( je me suis quand même fournie dans le rayon des annales, ça n'arrive jamais ), les racines carrées restent un mystère pour moi, les développements aussi, les factorisation aussi et d'après le barème -notre ami- j'aurai entre 4 et 5.
Mais je le mérite, cette semaine, je n'ai absolument rien fait. Lundi je n'ai rien fait. Mardi j'ai moins que rien fait puisque j'avais la flemme d'aller à l'école. J'ai mangé des feuilletés au fromage en feuilletant Le Rock de A à Z. Je suis passée devant une université d'Athènes ( sacré repère à beaux garçons ). Et je me suis rendue compte que les grecs sont vraiment très beaux. Mercredi je n'ai rien fait. Hier je n'ai rien fait mais j'ai compté le nombre de personnes à qui j'avais parlé et j'ai découvert que les deux plus beaux garçons du bus sont frères ! Youhouhou. Aujourd'hui je n'ai rien fait mais Alexandra est plus sympa que ce que j'imaginais, je l'ai fait rire quand j'imitais la prof de grec et j'ai fait une opération séduction-plateau pour ce garçon aux yeux bizarres à la cantine. Elle consiste à rapporter son plateau lorsqu'il y a le moins de monde possible en passant devant le garçon visé et en ayant l'air le plus coooool possible. Et comme aujourd'hui j'avais mangé un Kinder Bueno, je me sentais particulièrement de bonne humeur. Même si le contrôle de maths était moisi sur les côtés ( et sur le milieu aussi ).
Eh bien voilà une note qui prend le blog par défintion, racontage de vie, adolescente en furie, "cool", "youhou" abondants + une culture particulière du mot "garçon" dans mon vocabulaire.
Et puis, pour s'en foutre jusqu'au bout, un des deux trucs ( OUI, truc !) de mes lunettes pour reposer sur les ailes du nez s'est tiré il y a un petit moment, et mon nez se décide maintenant à faire une réaction du genre bouton-rouge-qui-fait-bien-mal.
Donc, on m'excuse, j'ai écrit des mails, des rédactions, des équations, des lignes de mon futur roman à succès, et tout ça avec sérieux et gravité, puisque le reste du monde s'en fiche, il faut que je raconte ma vie à quelque chose, et ce blog était tout destiné. Il clignotait même.

MEMO : Regarder la magnificience de la bannière si la note semble trop nulle après coup

mardi, janvier 17, 2006

If you were late, you musn't dare complain

Tout le monde ( je fais encore la blague sur les deux uniques lecteurs de ce blog qui se relaient pour que j'ai un commentaire toutes les deux notes ? ) aime cette nouvelle bannière autant que moi ?
J'ajoute quand même que c'est une vrai question importante et tout ça, et que puisque j'ai rajouté un compteur super perfectionné, je sais quand on passe et qu'on évite lâchement la case commentaires. Bon, je ne sais pas qui passe quand mais je pense que les onze visites, c'est moi.

samedi, janvier 14, 2006

Teenage wasteland

J'ai envie d'habiter à Londres.
De me réveiller tous les matins dans une petite maison clonée à tant d'autres et qu'on essaierait tant bien que mal de rendre unique avec la couleur de notre moquette. D'achever d'une main encore endormie un radio-réveil qui me donnerait les températures à Liverpool. De descendre et de trouver cette immense table et toutes ces choses que j'en aurais assez de manger parce que je les mangerais depuis que je su
is née, ce beurre de cacahuète qui me lasserait autant que la confiture et les céréales dont les couleurs chimiques ne me feraient pas plus d'effet que ça. De mettre cet uniforme que je haïrais et d'envier les petites françaises qui s'habillent comme elles veulent. De maudir ces chaussures cirées, de ne pas avir envie de m'attacher les cheveux, de lorgner sur le khôl avec amertume, de vouloir ne pas habiter à Londres. J'ai envie d'être dans une grande école. Une comme celle de West Wickham avec des briques rouges et une cour intérieure. J'ai envie de mettre une heure pour y arriver, de prendre ce bus que j'aurais pris pendant des années et de montrer mon abonnement au chauffeur que je remarquerais même plus. De m'asseoir et de finir ces devoirs que j'avais pas eu envie de faire la veille, de fermer les yeux, de penser à un pays où j'aimerais être. D'oublier que je suis là, que le bus fonce dans les petites rues de mon quartier en faisant crisser les branches des arbres sur les vitres gribouillées, de ne pas rouvrir les yeux et de ne me réveiller qu'au dernier arrêt du bus, devant cette école que je connaîtrais depuis toujours. De descendre en vitesse parce que le bus repart ne s'arrête jamais très longtemps et de manquer d'oublier mes clés sur la banquette. Avec un porte-clé en forme de drapeau français. De marcher vers le portail en regardant tout le reste de cette jeunesse anglaise qui m'indiffèrerait autant qu'elle me fascine présentement. De retrouver mes amis. Anglais. D'être enfin heureuse avec quelqu'un et de n'avoir pas de rancoeur dans chacun de mes mots, de n'avoir pas envie que la cloche et que le jeu se termine. De parler d'émission stupides qu'on aurait regardées et du contrôle qu'on s'apprêtait à rater. De confondre la sonnerie avec notre éclat de rire et de faire attention à ne pas marcher dans les flaques. D'entrer en classe et de presque rire devant le conformisme de tout le monde et l'aspect d'Union Jack qu'on prendrait tous avec nos trois couleurs imposées. De prêter mon taille crayon. De ne pas savoir répondre. D'écrire une petit mot. De demander une règle. De lever le doigt. De rire. D'aller au tableau. De me lever et de sortir jusqu'au prochain cours. De lui demander si elle a compris. De me vexer quand elle me dit que oui, de l'oublier une minute après. D'attendre midi avec impatience. J'ai envie d'être contente d'être en Mai et de m'asseoir avec les autres pour sortir notre repas. Dans l'herbe parce qu'il fait beau. D'échanger mon oeuf dur avec sa salade et de râler parce que personne n'a de sauce. De ne pas savoir ce que c'est d'être seule et de ne pas regarder ceux qui le sont. De ne pas y penser même. De sourire à mes amis et d'oublier qu'on peut ne pas en avoir. D'oublier un instant que je suis une adolescente blasée de mon pays et qui rêvent d'autre villes qui la passionent, de soupirer en pensant qu'on est jamais contents et que je devrais me contenter de ce que j'ai. De revenir à la discussion et de ne pas être d'accord avec ce qu'ils disent. De réviser avec eux pour ce contrôle qu'on va tous rater. J'ai envie d'aller au cinéma avec mes copines après l'école, de rester devant l'école une demie heure parce qu'elle n'a pas prévenu sa mère et qu'elle n'arrive pas à la joindre au travail. De rater le bus et d'en attendre encore un autre. D'avoir peur de manquer le début du film tout en sachant qu'on a le temps. De se prendre bras dessus bras dessous en cherchant ce cinéma où on n'est jamais allées, de rire en voyant passer des choses qui nous font rire. De m'intéresser aux magasins et de planifier un après-midi shopping avec elles pour le week-end suivant.
De râler parce que ces chaussures me font mal au pied et de me faire charrier parce qu'on est enfin arrivées devant le cinéma. De me réjouir parce qu'on est en centre ville et que Londres est superbe. Que les gens commencent enfin à vivre et qu'ils ont tous l'air d'aller quelque part. D'acheter des bonbons en commentant les garçons, de glousser et de ne pas se rendre compte qu'on est stupides. De le regarder ce film. De l'aimer et de sortir toutes les quatre les larmes aux yeux. D'éclater de rire à la lumière du jour quand on se regarde les unes les autres. De proposer d'aller boir un milkshake ou quelque chose d'autre qu'une française n'aurait pas le réflexe de proposer. D'y aller en parlant du film et en se jurant qu'on le reverra. De le boire, ce milkshake, de constater que je n'ai plus beaucoup d'argent et l'oublier en rangeant mon porte monnaie et en riant avec elles.
De commencer à se dire au revoir. De reprendre le bus et de me rendormir dedans, d'avoir pensé à régler le réveil au moment où mon arrêt approche. De me réveiller une heure plus tard près de ma rue, de retour dans mon quartier. Entrer dans cette maison que je ne confonds pas avec les autres parce que c'est la mienne. Voir les lampes allumées et la télé cracher ces mots que je comprends. Monter dans ma chambre et n'avoir pas envie de raconter ma journée à mes parents, avoir deux mails dans mon ordinateur et les lire. Mettre un disque et penser à renouveler mes mp3. M'allonger sur mon lit et commencer mes devoirs à contrecoeur. Me passioner pour l'histoire, arrondir mes lettres et souligner mes titres. Expédier les maths en oubliant la dernière question, me dire que je prétexterai l'incompréhension. Surligner ce que j'ai fait, constater que je n'ai rien pour vendredi et que me dire je ferai le reste en permanence. J'ai envie qu'on m'apelle pour manger et que je descende en trainant des pieds. Que mon frère m'énerve et que mon père me dispute. Qu'ils me disent que je mets la musique trop fort et que ça les dérange. De répondre qu'ils mettent la télé trop fort et de ne pas finir mes pates. De me disputer avec ma mère mais me dire que j'ai mes amis pour ne pas avoir à y penser. N'avoir qu'une seule envie, celle de remonter et de finir d'écouter mon disque. Embrasser ma mère et mon père et leur dire que je les aime quand même. Penser que c'est niais et que j'ai hâte d'être majeure et d'emménager dans le centre ville. De bel et bien finir d'écouter ce disque et de me dire pour la quinzième fois que c'est le meilleur disque de tous les temps. De le remettre à zéro et de prendre la résolution de chanter toutes les chansons. De les chanter toutes. J'ai envie qu'il soit 21 heures et que je me réjouisse d'écouter cette émission à la radio qui me met de tellement bonne humeur. De m'installer devant mon ordinateur et de parler à ces amis que j'aime mais qui ne me manquent pas plus que ça. De rire à cause de la radio. A cause d'eux. A cause de minuit qui vient de passer et de mon réveil qui est réglé sur six heures. A cause de moi qui n'ai pas envie de dormir mais qui vais être assomée quand il viendra l'heure d'être bien réveillée. D'arrêter de rire et de commencer à défaire les couvertures, d'éteindre l'ordinateur et de laisser encore un peu la radio. De continuer ce livre que je dois bientôt rendre à la bibliotèque et que j'adore. D'être quand même fière d'être anglaise et de penser aux autres pays où ce n'est pas la même heure. D'embrasser la photo de Pete Doherty et de remercier je-ne-sais-qui de l'avoir fait naître sous la même nationalité que moi. Penser à Londres illuminé et aux jolies filles qui vont danser. Penser que je sortirai quand j'aurai dix-huit ans et m'endormir sur cette pensée.
J'ai envie de ne pas savoir qu'il y a un lycée franco héllenique. Qu'il y a une ville qui s'apelle Ecully. Qu'il y a des gens qui sont plus heureux que moi. Qu'il y a des gens qui sont moins heureux. Qu'il
y a des gens qui rêvent d'habiter en Angleterre. Qu'il y a des gens qui pleurent. Une personne pour chacune de mes respirations. Qu'il y a beaucoup d'aéroports. Qu'il y a des gens qui divorcent. Qu'il y a ce bus qui fait Pangrati-Aghia Paraskevi chaque jour. Qu'il y a des élèves français qui viendront à Londres le mois prochain. Qu'ils pique-niquerons devant le British Museum. Qu'ils s'arrêteront devant Big Ben et qu'ils croiseront d'autres cars de touristes en se demandant de quelle nationalité ils sont.
J'ai envie de m'être déjà endormie et de sentir le fil d'étain.

samedi, janvier 07, 2006

Hey. I met you. You are not cool.

vendredi, janvier 06, 2006

Are we...are we done ?

Mes doigts sont broyés.
Les Strokes sont sexy.
Adam Green aussi.
J'ai pas arrêté d'avoir faim aujourd'hui.
Hier aussi.
J'ai pas arrêté de manger.
J'aimerais bien récupérer mon livre.
J'aimerais bien me marier avec Pete Doherty.
... et avec Edward Norton...
... et avec Johnny Depp.



J'ai honte, j'aime bien le dernier Simple Plan (limite je pleure).

Et Good Bye My Lover de James Blunt.

Et Hollaback Girl de Gwen Stefani.

Et Marc-Olivier Fogiel.

Et Arthur.

mercredi, janvier 04, 2006

You know what to change. But not in what way.

[ [ "Oh no, my feelings are more importants than yours" ] dit :
voilà je suis là
Allez sur mon blog et laisser pleins de commentaires ! dit :
ah !
Allez sur mon blog et laisser pleins de commentaires ! dit :
houpie ]


Il est 12:01 et j’ai envie d'écrire. Souvent quand j’ai « envie » d’écrire, je finis toujours par m’emballer, à parler de choses qui touchent à la souffrance, au désespoir, aux larmes, au vide et compagnie. Et puis je déchire la page et je réécris la même chose jusqu’à ce que je réalise que ce sont des bêtises. Le problème quand c’est écrit sur le net, c’est que je publie, guillerette, je vaque, et je retombe dessus quelques heures plus tard, horrifiée, je me dépêche de supprimer en espérant que personne n’aie vu. Mais il faut dire que la plupart de ce que j’écris, c’est ça, parfois un peu moins que d’autres, alors je peux me permettre de laisser, mais un jour ou l’autre, je sais bien que je serai affligée de voir que j’ai pu écrire ça.
Et puis j’écoute le nouveau disque des Strokes, Ize of the World me fait pleurer, c’est pas vraiment le plus conseillé pour ne pas tomber dans la mélancolie baveuse.
En fait j’aimerais être objective, parler de disques, de mangas ou de films et m’arrêter là, mais à côté je me sens obligée de faire la chronique de mes malheurs, avec une petite dose de n’importe quoi en plus, je suppose que je suis d’une autre époque dont on m’a enlevée, qui se situe plus vers Alexandre Dumas parce que ce qui se passe à l’intérieur de ma tête a plus des airs de romans tragiques que de simples pensées, j’aime bien me tenir la tête pendant que je pleure et en faire un peu trop. Peut-être parce que je ne suis qu’une gamine qui joue la comédie et aime « attirer l’attention sur elle » peut être que je suis aussi détestable qu’on le dit.

Peut-être que je suis méprisante, vulgaire, égoïste, élitiste, capricieuse, puérile et agressive.Sûrement en fait.



J’écris des bêtises qui ont un vrai sens pour moi à l’instant même et qui seront insupportables plus tard, j’ai une confiance en moi à durée limitée, une tendance à la déprime un peu trop prononcée, je suis oisive et je le reste, je suis consciente de beaucoup de choses et je ne fais rien pour changer. Je me dispute avec tous le monde, comme dit ma mère. Sauf avec trois personne, comme dit ma mère aussi. Mes « putains d’amies bizarres » comme elle dit, mes amies dont elle n’a « rien à foutre », comme elle dit encore. Je les aime trop et je gâche ma vie. Devinez qui l’a dit celle là.
Je suis addict à beaucoup de choses, au fond, je ne suis pas une fille bien.
Je ne sors pas, je n’aime pas les gens de ma classe, je n’arrive pas à dire bonjour et à être aimable, je me dispute pour rien et avec n’importe qui, sur la laïcité de la France, avec celui qui m’a offert un iPod, c’est mal. J’ai honte. Non, en fait.
Je ne suis pas vraiment une rebelle. Pas du tout même, je ne suis pas assez belle pour ça. Et mes bracelets n’ont pas assez de pics.
Je parle aussi beaucoup de moi, et j’adore ça, j’aime plus que tout quand les gens me parlent d’eux. Mais puisque personne ne le fait, je dis beaucoup « je » et en général, je m’arrange pour que tout tourne autour de moi. Je ne vais nulle part, je n’ai envie de rien faire à part dessiner, écrire, et me pourrir les oreilles pour le restant de ma vie, jusqu’à ce que mes ongles tombent et qu’ils ne repoussent pas, que mes tympans s’arrêtent de fonctionner pour trouver au moins un méfait à la musique, en profiter jusque là, ne pas m’encombrer de cations, de COD et de question tags, d’aspirateur ou de S(ortie) O(bligatoire) H(ebdomadaire) « pour faire bien ». Je n’écris plus à mes amis, je me focalise trop sur les « trois maléfiques » et puis oh, je ne vais pas assez vers les autres.
J’aurais bien aimé conclure en me trouvant une qualité mais pour une fois,
Avant je pensais qu’être moi c’est comme être fan des Strokes, tout le monde vous voit mal mais au fond vous savez que vous avez raison. Maintenant je pense plutôt qu’être comme moi c’est comme être fan de Lorie, tout le monde vous voit mal et au fond vous savez qu’ils ont raison.