vendredi, juillet 30, 2010

Where every little thing had it's own secret life

Bon, je vais te parler franchement.

J'ai peur.

Oui, on sait, ça change pas grand chose, c'est devenu un blog de dépressive ici. Enfin avec le recul, ça l'était déjà avant mais c'est plus joli de lire les mots d'une déprimée de 14 ans expatriée que ceux qu'une déprimée de 18 ans qui a même pas l'excuse de ne pas être en France.

C'est mignon, une gamine triste, c'est poétique, ça écrit avec de la buée et des rayons de soleil, ça parle des odeurs et des sensations, c'est drôle et virginal.

J'ai peur parce que j'ai relu quelques commentaires de ces dernières années, sur ce blog, et une personne m'avait conseillé de ne jamais arrêter d'écrire, parce que sinon à 20 ans, je me demanderai comment j'ai pu écrire des choses aussi belles à 14 ans. Bon, j'ai pas 20 ans, mais j'en suis plus proche que de mes 14 ans, alors quand je mesure l'écho de mes mots ici, quand je touche du doigt cette impression que je n'ai plus cette valeur que j'avais quand j'étais encore la petite fille qui écrit bien pour son âge, j'ai peur que cette prédiction se soit réalisée.

Je n'ai pas vraiment arrêté d'écrire, pourtant, on me l'a peut être volé, ce truc que les gens qui me lisaient -qui aimaient me lire- ne retrouvent plus puisqu'ils ne viennent plus lire et me laissent toute seule ici.

J'ai peur d'écrire pour moi.
J'ai peur de ne pas être lue ? De ne pas être appréciée ? C'est ça ? Franchement, dis moi. Tu penses que ça a un lien avec tout ça ? Que c'est un sentiment d'amour qui te manque ? Que quand quelqu'un lit ton texte, et te le dit, ça veut dire qu'il t'aime ? Qu'il t'aime un peu, en tout cas ?

Récemment, j'ai reçu une lettre qui m'annonçait que la nouvelle que j'avais envoyé pour le concours du CROUS n'avait pas été sélectionnée. Cette nouvelle parlait de la peur du passage à l'âge adulte. Une peur qui m'est familière puisque j'ai l'impression de ne parler que de ça depuis que je me suis remise à écrire.

C'est comme un bouchon dans mon oreille, tellement épais qu'il m'empêche d'entendre la jolie musique, tu n'es plus un enfant, la compassion n'est plus la seule façon de te faire aimer, t'es plus un enfant putain, c'est normal maintenant, tout ce que tu faisais avant et qui impressionnait les gens, maintenant c'est normal pour ton âge. Parce que tu n'as pas évolué, parce que les années passent et parce que toi tu es restée bloquée dans cet appartement d'Athènes.

Les quatre années qui viennent de passer se sont écoulées comme du plâtre sur tes doigts, sur ton clavier de la rue Pangrati, un jour de mai 2006. Ta tête est restée là bas, figée dans l'espoir que tu grandirais en une personne dont tu serais fière, que cette difficile année en Grèce ne serait que le début de quelque chose de mieux, ça pouvait pas être pire.

Ça a été pire, Margaux, à la seconde où tu es arrivée en France, ça a commencé à être pire, ça n'était plus un problème d'être trop ronde ou de ne pas te faire d'amis, c'est devenu tellement pire que ça, que tu n'arrives même plus à en parler et qu'aujourd'hui tu sais que ce qui s'est passé t'a changé pour toujours, la seule chose dont tu as peur, Margaux, c'est que ça t'ait changé en une mauvaise personne.

Mais tu finis par voir le bout, ce soir j'ai relu quelques notes aussi, j'ai pas relu celle sur l'Angleterre, je la connais par coeur, c'est moi qui l'ai écrite. Tu dis que tu veux habiter en Angleterre, tu le dis depuis que tu as 12 ans, dans 28 jours, tu pars habiter en Angleterre, enfin.

Me dis pas que t'as peur, là encore ?

mardi, juillet 27, 2010

You're looking pretty suspicious

Qu'est-ce qui est le plus dur ? Mourir ou voir mourir ?
Je peux répondre à cette question, je peux théoriser la terre entière, je peux comprendre tous les comportements, je vous le promets, je sais tout, je vois tout, c'est trop facile de comprendre. Pour la même raison que chacun prie son dieu, pour la même raison que le communisme n'a pas fonctionné, pour la même raison que l'on continue de faire des enfants.
On est des humains, on ne vit que pour une chose, une seule. Nous.

J'ai compris pourquoi les gens ont fait ce qu'ils ont fait et pourquoi je fais ce que je fais maintenant, c'est trop clair, presque éblouissant, la plupart des gens sont éblouis, la plupart des gens ne le voient pas, ne comprennent pas, pleurent, font « oh la la » parce que c'est aussi dur de se regarder dans un miroir sans maquillage, sans coiffure, sans soin de la peau, des dents, tel que l'on est tout simplement.

L'être humain est une créature peut être fabuleuse et exceptionnelle à un niveau biologique, mais aussi profondément dégueulasse, j'en suis convaincue, plus jamais je n'accorderait de crédit à quelqu'un qui qualifiera quelqu'un d'autre d' « inhumain » parce que tout ce qu'englobe ce mot est justement ce qui forme la part la plus humaine d'entre nous.
Arrêtez de vous poser la question. Oui vous auriez collaboré, oui vous auriez regardé le roi se faire couper la tête, oui vous auriez fermé votre gueule si vous aviez su que le tabac vous rendrait riche. Moi aussi. Elle aussi, et lui aussi.
Oui, on passe son temps à faire mal aux gens. Pas parce qu'on est méchant, pas parce qu'on est des monstres, mais parce qu'on a tous trop peur d'être malheureux, on est tous des gros égoïstes, c'est normal. Même les gens les plus altruistes de l'histoire, j'en suis convaincue, ont fait ce qu'ils ont fait pour leur gueule, et puis c'est tout, parce que c'est important de se sentir utile.
Aucune action n'est désintéressée, aucune.

Les chansons ne durent jamais assez longtemps, les nuits ne sont jamais assez calmes, je ne comprends jamais assez vite, il ne fait jamais assez beau au bon moment,
J'ai une impression de gueule de bois à chaque fois que je me réveille, tous les matins, tous les après midi, je me demande encore ce qui est le plus flippant entre mes rêves remplis d'immenses églises, de stations de ski abandonnées, et l'idée que ce n'était qu'un rêve, que je reviens à la réalité à chaque fois.
Tout a une fin, comme quand j'étais gamine et que je respirais l'odeur du saucisson jusqu'à avoir l'impression de l'avoir épuisée, ou quand les chansons les plus extraordinaires finissent par perdre de leur magie. Il n'y a que les pires choses qui ne prennent pas fin. Quand j'étais petite et que je pleurais devant la très belle musique parce que je me disais que rien ne serait jamais aussi beau pour moi, mais avec un sourire parce qu'au fond j'étais pas vraiment très sûre.

Maintenant je suis sûre, alors je pleurs même plus.
Je peux pas vivre une aventure de fauchée dans un autre pays, dire fuck, un lundi matin et partir en sachant que quand je reviendrai, on sera en colère contre moi mais content de me revoir. Si je fais ça je n'aurais nulle part où revenir, personne pour m'attendre, désolée.

samedi, juillet 03, 2010

It's strange but it's true

http://margauxturningb.blogspot.com