dimanche, décembre 11, 2005

Gin in teacups

[ Down in Albion, they're black and blue, but we don't talk about that. Are you from 'round here? How do you do? I'd like to talk about that. Talk over, gin in teacups and leaves on the lawn, violence in bus stops and the pale thin girl with eyes forlorn. More gin in teacups and leaves on the lawn, violence in dole queues and the pale thin girl behind the checkout. If you're looking for a cheap sort set in false anticipation, I'll be waiting in the photo booth at the underground station.
So come away, won't you come away.
We could go to... Deptford, Catford, Watford, Digberth, Mansfield. Ah anywhere in Albion. Yellowing classics and canons at dawn, coffee wallahs and pith helmets, and an English song. Mmm... Reebok classics and canons at dawn. Terrible warlords, good Warlords and an English song. If you're looking for a cheap sort, all glint with perspiration. There's a four-mile queue outside the disused power station.
Now come away, oh say you'll come away.
We'll go to... Satsworth, Senford, Weovil, Woomoyle, NEW-CAST-LE.
If you are looking for a cheap tart, don't glint with perspiration, there's a five-mile queue outside the disused power station.
Now come away, won't you come away.
We'll go to... Bedtown, Oldham, Nunthorpe, Rowlam, Bristol .
Anywhere in Albion. ]

Il est 15:24 dans le pays de la moussaka, et quelque part dans la boîte de legos renversés qu'est Athènes, il y en a une qui a passé une semaine sans intérêt dont elle est follement fière.
Elle n'est toujours pas habillée et elle s'en fiche.
Elle a lu deux livres qu'elle peut gentiment classer dans les meilleurs auxquels elle puisse penser, elle a vu ( et re-vu ) deux films qu'elle peut mettre à côté des deux livres dans son Hall of Fame à elle, et elle a goûté au plaisir de tomber amoureuse d'une chanson après l'avoir écouté cinquante fois.
Elle a oublié la chose et pense maintenant que ce n'était qu'une douce brise de frénésie adolescente et qu'elle est bien contente d'y avoir échappé.
Elle est contente de rien et ça tombe bien parce que rien ne se passe.

MIDDLESEX
Lefty et Desdemona sont Grecs. Lefty et Desemona sont frères et soeurs. Lefty et Desdemona fuient la Grèce et se marient. Lefty et Desdemona ont un enfant, Milton. La cousine de Lefty et Desdemona a une fille, Tessie. Milton et Tessie sont jeunes. Milton et Tessie tombent amoureux. Milton et Tessie se marient. Milton et Tessie ont un enfant, Calliope.
Calliope est hermaphrodite.
Ils l'avaient bien cherché.
Pour faire simple, ça faisait longtemps qu'un livre n'avait pas eu l'idée d'être aussi excellent.
Ca faisait longtemps qu'on avait oublié de raconter quatre-vingt ans d'une vie, de quarante ans de préconception, de quatorze ans de féminité juvénile, d'une semaine d'apocalypse, du reste de dignité de courage d'un homme.
Ca faisait longtemps qu'une adolescente n'avait pas été pris de passion pour les verres à soie, la consanguinité, le trictrac, l'architecture des années vingt, la Guerre de Corée, la ségrégation, les écoles privées, Antigone, les appareils génitaux, les caryotypes, les boîtes de streep-tease, les hot-dogs, les juifs, la psychologie et les sentiments amoureux des petites filles de huit ans, Boston, la géographie de la côte Est des Etats-Unis, l'amour, le sexe, l'identité de genre, et tout ça en même temps, concentrés dans quelques huit cent pages et des dizaines de tubes de gouache. Du blanc de la robe de Desdemona au bleu de l'eau du Club 69 en passant par le jaune des flammes de Smyrne et le vert du tank dans le jardin à Boston.
Un roman qui emmène loin, survolant subtilement les clichés de la transsexualité, cheminant consciencieusement au dessus de sa route, frôlant, parfois, le sol, en faisant trembler vos mains sur les pages, remontant en chandelle pour s'élever au dessus de la peur et du mauvais goût, oscillant dangereusement entre amour et aventure, se jetant parfois complètement dans l'un et effleurant toujours joliment l'autre, arrivant à destination et se posant comme il faut sur le mot ou les mots que n'importe qui décide d'en extraire.
Liberté. Ou amour. Ou destin. Ou rien du tout.


ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
« Si vous connaissiez le Temps aussi bien que je connais moi-même, dit le Chapelier, vous ne parleriez pas de le gaspiller comme une chose. Le Temps est une personne. »
« Je ne vois pas ce que vous voulez dire », répondit Alice.
« Bien sûr que vous ne le voyez pas, répliqua le Chapelier en hochant la tête d’un air de souverain mépris. J’ajouterai même que vous ne lui avez jamais parlé, au Temps ! »
Ce livre m'a beaucoup appris.
Tout d'abord je sais pourquoi tout bon intellectuel qui se respecte, se doit aujourd'hui de vouer ne serait-ce qu'un soupçon d'admiration au Chapelier Fou ( Mad Hatter pour les susceptibles ) délicieusement parfait. Le lièvre n'étant pas mal non plus, je laisse ces deux là aux soins de ceux qui le connaissent mieux que moi en prenant le temps de faire remarquer à Alice qu'elle a eu tort de partir si tôt et qu'elle a sûrement fait manquer à la littérature, l'une de ses plus belles tranches de rigolade, à savoir la suite de l'extraction de mélasse et l'air pénétré du Lièvre de Mars, crachant sèchement et impassiblement des méchanceté à cette bêtasse d'Alice.
C'est toujours comme ça, les personnages principaux sont souvent des bouteilles ( de Sprite, même ) vides qui rencontrent les êtres les plus intéressants, et blasés comme ils sont, passent leur chemin sans se pencher plus sur la question. Le loup devait être un garçon bien torturé mais les petits cochons et le chaperon rouge lui ont craché à la figure et mis des pierre dans le ventre ( les auteurs de contes ont un esprit un peu masochiste, personne ne trouve ?) au lieu d'essayer de discuter avec lui.
Je me suis mis en tête de recopier le Thé Chez Les Fous en son intégralité ( j'ai des idées étranges, parfois ) et mon poignet meurtri est encore là pour vous le dire : Lewis Caroll était un sadique. Non content d'utiliser un verbe de parole, le nom du locuteur, des guillemets en bonne et due forme à chaque réplique, il rajoute en plus cette tonne de mots que nous, lecteurs qui ne sommes plus dupes, avons l'habitude d'utiliser dans nos rédactions quand elles ne sont pas assez longues : «la lurette –vous savez que l’on dit de certains évènements plus ou moins éloignés dans le passé, qu’ils se sont produits il y a belle lurette - ; avez-vous jamais vu un dessin représentant une lurette ? », je m'en suis souvenu de celle là, ainsi que toutes ces virgules, ces points virgules et ces points d'exclamation, un masochiste, je vous dis.
Mais après tout, je l'ai aimé ce livre, j'ai aimé le Dodo et tous ces animaux volontairement craquants, les cartes à jouer ( en passant, beaucoup plus amicales que dans le dessin animé ), le chat du Cheshire dont la façon de parler repose au milieu de ce tourbillon de folie aux éclaboussures d'acide. Pas de décors, pas de description, la plupart du temps, le temps de défier l'imagination, et d'être fier quand on se rend compte que tout tient debout. Le conte qui n'a pas eu de succès auprès des enfants français en a auprès de moi, et une fois de plus, je maudis le CDI de pratiquer le prêt et non pas le don massif de livres de ce calibre.
LE PERIL JEUNE
C'est officiel : Romain Duris est, certes, un très bon acteur, mais il n'a jamais été aussi bon que dans celui là.
C'est aussi officiel tant qu'on y est : Vincent Elbaz me fait rire.
L'humour gras et bien français me fait rire, ce n'est pas glamour et tout ça, juste, regardez Chabert se rasseoir dans le parc, et au milieu de la discussion qui porte sur les chances que Marie a de se faire violer, et dire "Faudrait p'têtre d'abord que tu te rases la moustache" comme si c'était la meilleure excuse de s'excuser pour lui avoir tordu le bras quelques minutes avant.
Autant les années soixante dix sont drôles, autant le recul que 1993 a pris sur la connerie et la tragédie des années lycée de cette époque est hilarant.
C'est un film qui ne, enfin vous voyez ce que c'est, cette expression qui dit que les flatulences ne dépassent pas l'orifice rectal du film, eh bien, non, il ne le fait pas, il utilise la sainte trinité de la formule du ciné tristesse-comédie-amour et Cedric Klapisch est un mec cool. Très cool. Ecoutez le parler.
LOVE ACTUALLY
Bon. J'avais une dent contre ce film parce que j'avais très envie d'aller le voir quand il est sorti au cinéma, avec mon père. Et mon père y est allé avec sa copine.
Drame familial, larmes, assiettes qui volent et qui s'écrasent à deux milimètres de l'oreille du père, fille brisée, n'aura plus jamais confiance en personne, commence à se mutiler, à prendre de la drogue, tombe enceinte à trei...
Non, en fait ça ne s'est pas passé comme ça, mais j'ai réajusté la situation juste à temps, et j'ai donc décidé, en rentrant hier d'un concert ( terrible, je suis allée devant la salle, et je suis revenue, le public était intégralement composé de trentenaires grecs fumant leurs cigarettes et buvant des martinis en riant aux éclats, et moi, l'éternelle tâche, la gamine, en larmes au téléphone, le tickets à 25 euros dans sa main, dans son gros manteau à se demander ce qu'elle fout là, si elle va oser entrer et si là salle est une salle de de concert ou un club avec des tables où il faut s'asseoir et...boire ? Bref, un des épisodes les plus pathétiques de ma vie, je suis rentrée comme une clocharde et je suis allé louer Love Actually et Alice au Pays des Merveilles ) que j'allais vaincre cet horrible traumatisme et que j'allais regarder ce film.
Comme tout ce que je rapporte dans cette note, ce film m'a enchantée, bouleversée, émue, j'ai pleuré deux fois.
Si, si.
Des sanglots nerveux qu'on arrive pas trop à différencier du rire.
Qui passent et qui repartent par ce que les images doivent être vues clairement, sans parasites, de quelque sorte. Des images d'amour, comme des centaines de gens ont déjà dû l'écrire avant moi, comme le réalisateur voulait que ça soit vu, comme les acteurs voulaient que ça soit rendu.
Drôle aussi, Rowan Atkinson est drôle, je l'aime, c'est mon Mister Bean et bien qu'il ne fasse que son rôle de con fini lors de deux petites scènes, il est toujours aussi adorable et indispensable.
Beau aussi, Hugh Grant est beau, je l'aime, c'est mon anglais de base, et bien que ses charmants yeux bleus soient au service d'un rôle tout en surface, il est toujours aussi sexy et élégant.
Musical, mignon, vrai, un peu triste quand même.
Tout vaut le coup dans ce film, même si tout le monde sait que personne ne ferait Londres-Marseille, pour demander une portugaise inconnue en mariage quand on s'appelle Colin Firth et qu'on rivalise de beauté et d'attendrissement avec Hugh Grant et Rowan Atkinson.
Mais quand même, love actually.
ALBION
Juste une chanson d'amour, pour l'Angleterre.
Cette chanson est magnifique, elle me donne envie de revoir les épisodes d'Et Alors, la meilleure série que je connaisse.
J'ai écrit une note très longue, je sais qu'il n'y aura pas de commentaires, mais je m'en fiche parce que j'ai écrit sur des choses que j'aime ( non en fait, cette phrase est à moitié vraie, je ne m'en fiche pas vraiment, et je crève d'envie d'avoir 20 commentaires, du reste je fais cette remarque pour vous pousser à en mettre, mais la deuxième partie est vraie, j'ai vraiment écrit sur des choses qui me tiennent à coeur ).
He was the first one of the day, he was the last one of the night, oh hold me tight, hold me tight

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Raté ! T'auras un ptit commentaire quand même parce que j'ai qqchose à dire.
En fait non pas spécialement... juste dire que j'étais d'accord avec toi au moins pour les fims que je connais =)
Et Romain Duris... il est excellent dans le Péril jeune mais je crois aussi que c'est parce qu'il a pas eu besoin de beaucoup se forcer. Son personnage a l'air assez proche de ce qu'il était à cette époque (je dis ca parce que si tu l'as pas fait, il faut absoluement que tu regardes les bonus du DVD : le casting de Romain Duris ^^).
Et Vincent Elbaz, il me fait délirer quand il joue tout seul au foot dans sa chambre ^_^

Enfin bref, Joyeux Noël lol

18 décembre, 2005 10:56  

Enregistrer un commentaire

<< Home