lundi, novembre 14, 2005

Vicious, you hit me with a flower

[ The walls were solid concrete.
A foot of concrete is important when your next door neighbour has to watch game shows at full volume.
Or when a volcanic blast of debris that used to be your personal effects blows out your windows and sails flaming into the night. ]

Sortir d'un assommant cours de musique et suivre les amplis jusqu'au hall où les guitares sont toutes plus belles les unes que les autres et où les garçons ne sont pas mal non plus. Se rentre compte que c'est Georges qui chante et s'accrocher à tout ce qui bouge dans une attitude de groupie désespérée en poussant gémissements et couinements voulant certainement dire dans un langage moins primal 'Mon Dieu, c'est l'homme le plus beau que j'aie eu l'occasion d'avoir en face de moi' et encore, c'est pas plus brillant que les cris d'animaux. Mais on a beau réfléchir et pousser nos doigts agiles dans les plus profonds retranchements de notre intelligence, rien de sensé ne peut sortir d'une admiration adolescente.

Le contexte du jeudi est simple, je sors d'une crise de tachycardie sympathique et je me prépare une extinction de voix à force d'avoir hurlé de toute l'hystérie dont je suis capable 'A moiii !' quand les très intéressants lycéens prennent possession du terrain. Que les choses soient claires, il n'y a pas que moi, promis. J'en ai vu deux autres qui restaient assises vingt minutes sur les gradins ( il faut avoir rempli votre bouteille avant parce que c'est au sacrifice de la pause robinet que nous restons là à les admirer ). Impossibilité totale de m'arracher d'autres mots que Putain, il est trop beau pendant la durée de l'observation. C'est follement superficiel et indigne d'une jeune fille raffinée mais il est mortellement vrai qu'on a rarement fait mieux que Georges.
Georges est grec, Georges est mince, Georges court très vite et parle un français qui vous donne envie de devenir grec. Le plus important de tout, Georges a mis un point d'honneur à changer de tee-shirt quand il s'agit de jouer au foot, c'est un garçon très propre. Le plus important dans tout ça c'est que Georges n' a aucune pudeur et qu'il se change là, ici, où je suis.
Il faut avoir beaucoup de dextérité pour savourer ce moment sans passer pour un pervers, il y a deux méthodes à adopter :
  • Les coups d'oeil furtifs. Il faut mettre votre poing sur votre menton de façon à passer pour quelqu'un de très pensif qui observe les gens vivre, le risque se trouve dans la difficulté de regarder latéralement, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ça fait mal et il serait dommage que votre nerf optique se déchire, que vos globes oculaires se détachent et tombent dans leurs orbites telles des balles de tennis dans des compartiments trop grands rien que pour admirer le torse de Georges.
  • Le cartable, il faut avoir pris soin de poser votre cartable du côté où Georges s'assoit de façon à ne pas le déplacer au moment où il arrivera. Mesurez bien votre temps d'action, dès que le garçon commence à sortir son maillot du sac, tournez vous et faites mine de chercher une bouteille d'eau dans votre cartable, attrapez la bouteille et -si vous avez bien calculé- vous devriez lever la tête au moment où le ventre apparaît aux yeux du monde, continuer à boire tout en dirigeant votre regard vers Georges et attendez qu'il aie fini pour reposer la bouteille parce que parfois les cheveux longs du spécimen restent coincés dans le col et la façon dont il lui faut les dégager n'est pas à rater ( lors de la manoeuvre, pensez bien à boire pour de vrai car si vous omettez ce détail, Georges risque de penser que vous êtes atteinte de potomanie lorsque viendra le moment où la bouteille refera son apparition, ce qui risque sérieusement de nuire à vos chance de mariage avec lui - partons du principe qu'il n'aime pas ça- )

Après ce grand moment d'émotion, Georges s'élance sur le terrain, les cheveux au vent. C'est le moment de remarquer qu'il a des jambes incroyablement musclées, détail que vous n'aviez jamais jugé important avant mais qui, sur Georges, vaut tous les cheveux longs du mondes ( je dis ça parce que Georges a les cheveux longs en même temps ). Dans la suite naturelle des choses, vous trouvez que George court très vite et que c'est incontestablement celui qui joue le mieux au football. Vous le suivez des yeux et vous vous rendez compte que la barbe rend incroyablement sexy malgré ce que vous pensiez jusqu'à maintenant.

Retour dans le hall, Georges chante encore. Vous jetez des coups d'oeil interrogatifs pour voir si tout le monde le trouve aussi extraordinairement exceptionnel que vous. La plupart de ces marauds sont entrain de discuter, blasphème, vous vous dites. Vous aimez tout chez Georges, sa guitare, son pied droit, sa mâchoire, sa voix, sa ressemblance frappante avec l'avant dernière représentation de l'homme dans les tableaux de l'évolution, son bouzouki, ses sourcils, sa gentillesse présumée, son pull blanc, ses mollets, sa moustache, sa faculté à se trouver plus souvent sur votre chemin ces derniers jours, son professeur du vendredi après midi qui a eu la bonne idée de faire son cours juste à côté du votre.

Je ne mentionne pas ces filles qui tournent autour du sublimissime Georges, ça gâche tout.

LA DA DUM DA DA


Attention, le sujet qui divise. Pete Doherty est-il le sauveur du rock'n'roll ou un couillon d'opportuniste qui débarque avec ses textes pseudos poétiques et ses 'oh oh oh' affolants ?

Commençons par le point qui réunit les moins compliqués. Pete Doherty est beau.

Un instant, je ferme la porte de musicophiles enragés qui brandissent des cartes CONCERT OU DEFILES, IL FAUT CHOISIR le temps de parler de Pete.

Pour les mêmes raisons que celles qui concernent Georges, il y a impossibilité intellectuelle de faire une description de Pete Doherty sans tomber dans les comparaisons divines. Il cumule toutes les caractéristiques du mignon petit rocker britannique ( image bien exploitée grâce à l'Union Jack porté en bandoulière lors de ses derniers concerts ) avec la fameuse coupe de cheveux noirs tombant négligemment sur les yeux, l'air endormi et les vestes en cuir. C'est un piège de tomber la dedans parce que vous arriverez à un point où n'importe quel homme, du moment où il sera anglais, brun et shooté, vous paraîtrait comme le messie. Donc il ne faut pas aimer Pete pour ça, il faut l'aimer pour ses détails moins beaux. Pour ses joues gonflées et son affreux tatouage de sirène, pour ses yeux globuleux et sa maigreur affolante alternant avec des bourrelets tout ce qu'il y a de moins attirants. Vous serez déjà beaucoup moins dans le move et on vous laisserait tranquille avec vos tendances groupies.

Pete est beau, donc.

Maintenant, plus grave, est-ce que Pete fait de la bonne musique ?

Quand on écoute Killamangiro, on serait méchamment tenté de dire oui ( il faut dire que ses 'oh oh oh', il les dit à merveille ). Ce n'est pas que ce garçon ait une voix totalement bouleversante qui fait passer de multiples émotions, qui vient du coeur et qui change votre vie. Non, ça ça vaut pour les moches, on ne peut pas avoir les deux, voyons les choses en face. Il n'empêche que Pete se rattrape relativement bien avec la certaine nonchalance avec laquelle il débite des paroles souvent à un rythme peu supportable pour les plus de 30 ans. Il n'a pas l'excuse de la haine d'une génération qui bouillonne comme Johnny Rotten qui est passé à travers les mailles du filet pour cause de contexte politique appelant à n'importe quelle forme de nouveauté tant qu'elle disait le mécontentement des anglais. Bon, peut-être que Pete l'a, sa haine, mais à ce moment là, ça ne nous regarde que moyennement et ça n'excuse pas son manque de talent. Carl Barât chante mieux, du reste.

Le problème de la voix, c'est bon, Pete n'est ni génial, ni pourri, voilà.

La musique ( j'ouvre à nouveau la porte : LES ANNEES SOIXANTE DIX C'EST DEJA PASSE, je la referme ), oui, Pete Doherty fait du réchauffé. Pour moi, qui suis née en 1991, c'est compliqué de comprendre cette haine que les plus vieux vouent à ces groupes qui refont ce qu'on a déjà fait. Pour moi, la musique, c'est avant tout le plus grand plaisir qu'on puisse s'offrir, et je trouve ça terriblement injuste qu'on ne puisse pas avoir droit, nous aussi, à nos chansons de légende, dans les années que nous vivons, même si les Franz Ferdinand ressemblent beaucoup aux Beatles, je ne vois pas où est le mal. Maintenant il est vrai que pour ceux qui voient ça comme de la culture, exclusivement, la recherche de nouveauté interdit de s'attarder sur ce genre de groupes qui exploitent le filon du chef d'oeuvre jusqu'à l'user. En fait je trouve ça tellement encourageant que des mecs nés autour de 1975 vivent encore dans l'espoir que ça peut changer le monde, qu'il n'est pas envisageable que je leur crache à la gueule en leur reprochant de tout faire comme leurs pères. Disons que ce sont les derniers survivants ( même si ils ne les ont pas vécu, voyons ça sous l'angle spiiirituel ) de ces années où tout le monde écoutait de la musique et qu'ils maintiennent la flamme encore un petit moment histoire que ça ne se perde pas parmi les Bloc Party et autres, qui font certes, quelque chose d'un poil différent, mais qui ne valent rien, que ce soit sur le plan de la nouveauté ou de l'hommage.

Pete est comme ça et il crie en plus.

Il est parfait.

2 Comments:

Blogger EmilieDaScavenger said...

C'est joli ici, dis donc. Mais... Les franz ferdinand qui ressemblent aux beatles? tu veux donc me tuer petite peste c'est ca? :)

14 novembre, 2005 23:25  
Anonymous Anonyme said...

Pardon Emilie, mais moi ça m'y fait supra penser quand j'écoute le dernier album ^^
Je t'enverrai la chanson qui m'y fait penser.

15 novembre, 2005 04:16  

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