mardi, avril 04, 2006

I forgot

Quand je serai grande, j’instaurerai une dictature de la perfection (la langue française vaut vraiment tous les spéculoos du monde parfois).

Il y aurait légalisation des romans de la comtesse dans toutes les fiertés.
N’importe qui serait capable de décrire une odeur sans connaître le nom de la fleur.
Il y aurait plus d’oranges écrasées dans les rues.
Les orages éclateraient toujours à dix huit heures.
Parfois, on serait au milieu de gens et on se rendrait compte que tout le monde est bras nus et on se mettrait à les aimer.
Les générateurs de poèmes pour skyblogs seraient brûlés sur la place publique.
Ca sentirait plus souvent le feu de bois, la Javel, l’eau de Cologne, les filtres de cigarette, le shampoing, le gazon fraîchement coupé, les ballons de basket et le gâteau au Yaourt.
Plus de gens diraient « I don’t see what anyone can see in anyone else but you ».

Plus de gens seraient touchés par ça.
Moins de gens me détesteraient.
Je mettrais moins tout en œuvre pour fissurer deux semaines d’espoirs naïfs en une soirée.
Le truc qui prend de la place dans l’hémisphère nord ouest de ma cage thoracique ne se changerait pas en des milliards d’allumettes allumées quand il est dans les environs. Il arrêterait de persuader mon cerveau qu’il a raison et laisserait les fonctions linéaires et la conjugaison du subjonctif imparfait espagnol prendre la priorité. Il prendrait un aller simple pour mes yeux avec option raison et verrait que tout ça n’a aucun sens.
Il se concentrerait sur autre chose.

On saurait décrire l'été. Le sentiment qu'inspire une classe sliencieuse, laissant le ciel devenir bleu dehors, le silence heureux dont semble se charger l'air. Les arbres qui sont devenus roses sans qu'on ait eu le temps de le réaliser, les mollets des garçons qui se découvrent dangereusement. L'intérieur qui se vide, l'extérieur qui se remplit. Les épaisseurs qui disparaissent, les avant bras qui apparaissent. La sensation qu'on pourrait en être encore plus reconaissant mais que d'autres ont pris la place avant nous. Les chats qui se prélassent sur les scooters, les odeurs qui s'intensifient dans les petites rues. Traverser la rue légèrement. Penser que ça aurait pu être autrement. Ne plus y penser. Y repenser.
Ne plus y penser.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Je ne dis pas ça souvent, mais tu m'étonnes. Tu me réconcilies avec les ados, moi qui a 20 ans m'en sens 40... N'arrêtes jamais d'écrire, sinon à 20 ans tu chercheras comme moi comment tu as pu écrire des choses si belles étant ado... Bon on y arrive mais c'est plus pareil quoi...

Dis-moi, tu as vraiment 14 ans ???!!

05 avril, 2006 17:43  
Anonymous Anonyme said...

Je crois que je suis amoureux de ton écriture.
Vraiment, c'est rare [voir même, ça ne m'est jamais arrivé] de relire plusieurs fois le même message parce que j'aime le lire.

Je sais, tu n'as rien d'autre à dire que "Euh... Merci..." . Mais c'est pas grave, ça me fait plaisir.

07 avril, 2006 20:59  

Enregistrer un commentaire

<< Home