vendredi, juillet 20, 2007

Ain't it good to be alive ?

Comment peut-il décemment faire aussi chaud ?
Enfin vraiment, on serait à Alger, à Phoenix ou à Brasilia, il y aurait une petite partie de moi qui comprendrait. Mais est-ce que c’était vraiment dans le contrat, ça, s’extirper le plus vite de son jean pour plonger dans un short dès la porte d’entrée franchie, à Montpellier ? Enfin j’ai pas vraiment vu de contrat, je suis au noir, ici, après tout, j’ai aucun droit de me plaindre, c’est ma faute si je transpire tellement que je reste collée au parquet quand je m’allonge dessus pour me plonger dans un marathon-géant d’épisodes de Friends.


Je me suis gravé un disque contenant toutes les chansons qui me faisaient chialer en Grèce et que j’ai du mettre de côté avec mon disque dur, toujours entreposé sous mon lit aux Matelles, recouvert d’une couverture écossaise pour lui tenir compagnie, ça rappelle des souvenirs, mine de rien. J’ai un problème avec mes souvenirs moi, ils sont inexistants en matière, j’ai pas d’images, de scènes ou de dialogues précis en tête mais plutôt des sensations familière qui m’escaladent la joue pour me sauter aux yeux, pour que je les reconnaisse et que je dise « ah, oui, toi j’ai fait ta connaissance pour la première fois avec The Delaney, c’est toi qu’on appelle « l’envie inconsommable et dévorante d’être sur le champ en Angleterre » c’est ça ?, non, non, dégage, j’ai déjà un neurone à plein temps qui se charge de me rappeler que je devrais être là bas au lieu de croupir dans une ville étape du Tour de France », sinon il y a aussi lui « oh mais toi ton nom c’est « love is everywhere, ta mère pourrait bien te hurler que tu es une salope en te balançant des poêles à la gueule, crois-y », je t’ai rencontré grâce à Tiny Dancer et Us, je me rappelle maintenant, tu as un pouvoir fou pour me rendre niaise, mais je t’aime quand même ». Et je les apprivoise, tous ces petits fripons, je les connais, j’ai les sprays répulsifs pour les parasites qui me font penser à des cons, et des auréoles de lilas pour les substitut de LSD, parce qu’ils existent, ceux là, il suffit que j’écoute For Lovers, pour battre des mains en gloussant et en voyant des pot de peinture se ramasser sur moi.


Sérieusement, j’ai relu mon blog aujourd’hui, toutes mes notes ont un lien plus ou moins rapproché avec ce truc, cette sucette à la grenadine qu’est la musique, et même si aujourd’hui, c’ est la chose la moins originale qui soit, j’ai la sensation que c’est ça qui m’aidera à faire de mon adolescence un truc pas si pourri que ça, quand j’y repenserai, à trente ans, pour ma psychanalyse visant à éclaircir le pourquoi du « j’ai tenté d’étrangler la boulangère ».

Quoiqu’il arrive depuis trois ans, depuis le début de toute cette merde, depuis le divorce de mes parents, au cours de ma dernière année de collège en France, de ma vie chez ma grand-mère, du départ de mes amis, de mes départs à moi, de la Grèce, de cette année là, la pire de ma vie, celle où j’ai cessé de vivre avec des gens qui m’aimaient, celle qui n’est que le début de ma vraie vie, de mon lycée, malgré tout ce que j’estime être mon cauchemar sans fin, c’est la seule sortie d’autoroute que j’ai réussi à ne pas rater.
C’est réellement ça, malgré l’étalage de malheurs que ce blog est devenu, j’ai jamais eu l’impression de me plaindre réellement, tout ce que j’ai toujours espéré, c’est que quelqu’un que j’aime comprenne et le fasse pour moi, j’aurais retrouvé ce sentiment que j’ai perdu depuis longtemps. A chaque fois qu’un accord, qu’un mot, qu’une basse, qu’une voix traverse ma tête pour l’éclater pour de vrai, je retrouve la fraction de ce que ça pourrait être que d’être comprise, que quelqu’un me dise « now that it’s raining more than ever, you can stand under my umbrella » (eh oui, elle), qu’on me fasse une surprise. Au cours de toute cette année, j’ai senti ma culture, mon talent, mon envie, mes passions, mes moyens, ma liberté s’envoler autour de moi en me foutant le visage, ça me panique, j’ai les paupières pleines de larmes, j’ai envie qu’on m’aide, quelqu’un d’autre qu’une assistante sociale ou qu’une directrice d’internat, j’arrive pas à croire que j’en sois arrivée là. J’ai l’impression d’avoir 100 ans, j’ai jamais compris pourquoi elles me faisaient ça, ce que j’avais mérité pour que ces deux femmes fassent ce qu’elles font, et maintenant que je pleure pour de vrai, en essayant de ne pas abimer le clavier, j’ai peur qu’elles gagnent finalement, que ces deux horreurs, ces deux connes réussissent à me faire haïr ma vie.


Pour m’endormir, je m’imagine que je le pète, ce plomb, que je leur crache à la gueule et que je leur donne un rapport détaillé de tout ce qu’elles ont été prêtes à faire pour leur égoïsme et leur bonheur personnel, je m’imagine que je lui dis, à cette erreur, que tout ce qu’elle fait me fait vomir et qu’elle ne sera aimée que par des êtres aussi faibles qu’elle, j’ai jamais eu envie que personne souffre autant que je le souhaite pour Marion, je ne peux pas croire qu’une fille de 18 ans soit entrain de gâcher allègrement ma vie.

Voilà ce que ça donne des retrouvailles avec les chansons qui me tiennent d’amis le temps que ceux dont j’ai besoin comprennent que c’est à eux que je demande de l’aide.