jeudi, novembre 10, 2005

Maybe, maybe, maybe

[- I Still have these dreams, Doctor, and I still can't stop believing them.
-I've told you, Mr Hoffstedder, to believe in dreams is a manifestation of insanity. The sooner you'll accept it, the sooner you'll get well.
-I dreamed the archangel whispered into my ears where to find the Golden Ticket.
-What did he say ?
-What difference does that make, you said-
-Shut up and tell me where the ticket is ! ]
A midi, il se pose une très grande question dans les couloirs du lycée franco hellénique d'Athènes : Ou allons nous manger ? Il se trouve que les réponses se séparent en trois groupes bien distincts.
-A la terrasse, c'est évident, il y a tout le monde.
-A la cantine, c'est évident, il y a moins d'attente.
-Ma mère m'a préparé mon repas, j'en ai rien à foutre, en haut ou en bas, je peux même aller sur le terrain de foot pour regarder les beaux grecs s'entraîner.
C'est alors une guerre acharnée dans les groupes où les deux premières espèces sont représentées.
-On mange à la cantine aujourd'hui ?
-Non à la terrasse.
-Allez..
-Non à la terrasse.
Le dialogue pourrait très bien s'arrêter là si j'étais une suiveuse, mais pas de chance, je ne suis pas du genre à attendre quarante cinq minutes dans le brouaha d'une pièce qui transpire l'huile et les cris d'enfants enragés pour finir par avaler de la feta fourrée dans un pain qui suinte le beurre. Je suis donc une partisane de la cantine, aujourd'hui, grande nouveauté, je n'ai attendu personne pour manger avec moi, et vous savez quoi ? Je ne me suis même pas sentie pitoyable.
Après avoir fini ( je zappe le moment où j'enlève les tomates du sandwich ), j'entre dans la dimension CDI. Le CDI, l'endroit le plus sensé de ce lycée, l'endroit où les archives sont accessibles par n'importe quel élève, sans permission, sans raison, l'endroit où sont répertoriés, dans de gros rangements en plastique, les anciens numéro de Première. Personnellement, je préfère Ciné Live, mais c'est leur problème après tout.
C'est l'occasion de renouer chaque jour avec une des plus fantastiques inventions de l'Homme ( hommes qui étaient lyonnais, je le rappelle ) et de dresser cette liste des films qui m'ont le plus marquée. Pas ceux que j'ai préféré, même si j'ai aimé tout ceux qui sont là, ceux qui m'ont assommée pendant plus ou moins de temps, qui m'ont poussée à en savoir plus, il se trouve que, par le fruit du hasard, ces films vont toujours par deux.
  • Closer
  • Eternal Sunshine Of The Spotless Mind

  • Le Magicien d'Oz
  • Charlie Et La Chocolaterie ( version de 1971, j'ai adoré la nouvelle, mais l'autre compte plus )

  • Requiem For A Dream
  • American History X

  • Fight Club
  • Pulp Fiction

ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND

Ce film me met dans tous mes états. Dès que j'ai l'occasion d'en parler, je m'emballe, j'en fais des éloges invraisemblables, j'aurais envie que tout le monde sache que c'est le plus beau film sur l'amour que j'ai jamais vu, et puis je réalise que les gens s'en fichent, que pour eux c'en est un autre. Que celui là, ouais, Jim Carrey, bon, personnellement je préfère ... Mais ça ne suffit pas à me calmer, je fais tout un tas de projets, faire une ode à Michel Gondry, teindre mes cheveux en orange, acheter la même lampe que Jim Carrey parce que ce film me met dans tous mes états.

L'image à retenir, c'est Joel, conduisant sa voiture d'une main, l'autre sur sa bouche, retournée, le visage littéralement décomposé par les larmes alors que sa radio crache everybody gotta learn sometime. Cette scène est tellement puissante, on dirait qu'après la voir vue ( ou même pendant, pour les plus réactifs ) vous êtes propulsés un étage au dessus des autres, que vous êtes préparé à tout comprendre différemment. Vous comprenez mieux pourquoi Clémentine et Joel s'aiment, pourquoi Clémentine et Joel ne s'aiment plus, pourquoi Clémentine et Joel retombent amoureux et pourquoi Clémentine et Joel sont faits l'un pour l'autre, de toute façon. Vous comprenez pourquoi la plus grande réussite, c'est les scènes de plage sous la neige pourquoi les cheveux de Clémentine qui entrent dans le champ alors que tout était parfaitement préparé pour être une scène douce, c'est ça la vraie beauté. Vous comprenez pourquoi Kirsten Dunst, Mark Ruffalo et Elijah Wood sont là, pourquoi ils sont parfaitement plantés dans leur rôle et pourquoi le moindre de leur clignement d'oeil est le même que celui que ferait leur personnage. Vous comprenez pourquoi aucune pétition pour désintégrer Michel Gondry et son accent anglais n'a encore été mise en place. Vous comprenez pourquoi des réalisateurs comme ça, qui savent prélever l'essence de ce qui est beau, on doit les garder en vie.

Vous comprendrez peut être aussi pourquoi on tombe amoureux et pourquoi on a envie de tout trouver magnifique quand c'est le cas. Vous comprendrez même que l'amour, c'est guimauve seulement quand on est pas amoureux.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Tu m'a conseillé Eternal Sunshine Of The Spotless Mind, je l'ai acheté, regardé. C'est un des plus jolies films d'amours que j'ai vu dans ma vie. Faut dire que c'est aussi un des seuls films d'amours que j'ai jamais apprécié.
Requiem for a Dream et American History X sont trés bons aussi.
Mais je n'ai vu aucun film de Mr Burton, pas grave mais j'aurai apprécié. ^^'
Bonne continuation.

11 novembre, 2005 14:48  
Anonymous Anonyme said...

Yes.

And i wonder how i managed it, but Tangerine touched me more than any other character.

She reminds me of someone, i suppose.

11 novembre, 2005 15:27  

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